Tous ceux qui ont eu un jour un enfant de deux ans me comprennent certainement. Et apparemment, ça peut même durer un peu plus. L’enfant à cet âge-là doit apprendre à faire avec des émotions très fortes et des frustrations qui l’envahissent et qu’il ne sait pas gérer. Et les crises ne sont pas rares. Enfin, soyons honnête : c’est notre lot quotidien.
Loin de moi l’idée de faire ici un cours de « pourquoi un enfant de deux ans ne fait pas un caprice » (vous trouverez beaucoup de lectures intéressantes sur le sujet). Je ne suis pas spécialiste en éducation ou en psychologie de l’enfant pour le faire. Je pense sincèrement que ma fille ne fait pas de caprices comme on l’entend : elle teste nos réactions, elle expérimente la frustration, elle vit un tourbillon d’émotions, mais ce n’est pas du calcul à proprement parler.
Comme je suis à peu près la personne la moins patiente qui existe, je crie un peu souvent ok beaucoup. Mais j’ai bien compris, très vite, qu’en criant on n’obtenait pas grand chose, et surtout pas que l’enfant écoute. Alors j’essaie de trouver des alternatives, des petites astuces, pour m’empêcher de m’emporter, en attendant que cette (looooongue) période passe… Rien de révolutionnaire, mais si ça peut aider ne serait-ce qu’une personne ici, ce sera toujours ça de pris. Solidarité, on a dit, non ?
Replacer des repères temporels
Dès que tu auras fini tes légumes tu mangeras le dessert.
Dès que tu auras fini de te laver les dents on ira lire l’histoire.
Dès que tu te seras calmée on pourra jouer à un jeu.
Cette première astuce n’est pas de moi. Je l’ai piquée dans ce super blog Maman est psychomot (et elle l’explique bien mieux que moi). Au lieu de faire un pseudo chantage à coups de « si tu ne fais pas ça, tu n’auras pas ça », très difficile à comprendre et surtout à intégrer par des enfants si petits, on leur met un repère temporel qu’ils peuvent plus facilement comprendre. Ça marche aussi très bien avec le « d’abord on fait ça, après on fait ça ». L’enfant ne se braque pas, il comprend simplement l’intérêt qu’il a à finir ce qu’il est en train de faire tranquillement.
Le « dès que » a été presque magique pour nous il y a quelques mois. Il l’est encore dans quelques situations aujourd’hui. Moi qui n’ai aucune patience, qui suit du genre à dire « bah puisque c’est comme ça, tu n’auras pas de dessert » (et évidemment à céder suite aux hurlements et à donner un dessert), j’ai réussi à éviter des crises, à ne pas crier, à poser les choses calmement uniquement avec cette petite formule.
Donner du choix
C’est moi ou c’est toi qui laves les dents ?
C’est moi ou ou c’est toi qui mets les chaussures ?
Tu veux mettre une robe ou un pantalon ?
Tu préfères le pantalon rouge ou le pantalon bleu ?
Parfois, il faut bien avancer, en particulier le matin quand il y a école / boulot / vélo / humeur ronchochonne ! Et souvent, quand Poupette commence à faire une crise, à monter en pression, à taper des pieds car elle veut « atten un peu » avant d’aller s’habiller, je dégaine ! Je lui demande de choisir. Et là souvent elle se stoppe net, réfléchit, et prend la plus grande décision de sa vie. Bon, au bout d’un moment elle comprend, et elle dit « Papa » en rigolant alors que Papa n’est pas là, mais c’est quand même plutôt efficace comme méthode.
Faire diversion
Tiens, tu sais que ce week-end on va voir tata ?
Oh et ce soir on mange des raviolis !
Tu te souviens quand on est allés au parc dimanche dernier et que tu as joué avec la petite fille ?
Tout est bon à prendre. On change de sujet, on fait appel à quelque chose que l’enfant aime, un bon souvenir, une personne, quelque chose à manger : tout ce qui est assez fort pour faire diversion. Elle ne veut pas mettre son pyjama ? Et si on commençait par se souvenir de ce qu’on avait fait de chouette dans la journée ? La pression redescend un peu. Ça marche aussi avec une chanson : « et si pendant qu’on mettait le pyjama on chantait Maman les petits bateaux ! Tu la connais ? Et toi tu penses qu’ils ont des jambes les petits bateaux ? Mais ils avancent comment dans la mer ? ». Et hop, sans s’en rendre compte, ni vu ni connu, le pyjama est mis !
Casser le rythme
– Poupette on va se laver les dents
– …
– Poupette on y va
– …
– Hop hop hop
– …
– Pom pom pom on va se laveeeeeer les dennnnnts 🎶🎵
– Oh Maman tu fais pouaaaaaah ? (* « pouah » = « quoi » dans le langage de l’enfant pris en exemple ici)
– Bah je chante la chanson pour aller se laver les dents !
Souvent, elle est tellement absorbée par ce qu’elle fait, et tellement soulée pour avoir entendu, toute la journée : « Poupette on fait ça, allez maintenant ça, et puis on va enlever les chaussures, se laver les mains, aller aux toilettes, prendre le bain, manger, se laver les mains, ranger les jouets, se laver les dents, etc (mais quelle vie un enfant !!!) », qu’elle ne nous entend plus. Changer de rythme, parler tout d’un coup très doucement, se mettre à chanter : ça la fait sortir de sa bulle et s’intéresser à ce qu’on dit. Bon, après, faut qu’elle soit d’accord, mais je vous assure, ça arrive !!
L’écouter
C’est un petit, un moyen ou un gros problème ?
Voilà la question magique qui apparemment stoppe toutes les crises : en tout cas c’est le remède promis par de nombreux sites. Je ne l’ai pas encore vraiment expérimenté. Cependant, la question a le mérite de porter une attention à son enfant, de lui permettre de se poser la question sur son propre comportement, et de se sentir écouté. Et ensemble, ensuite, on peut essayer de trouver une solution.
Bon, maintenant que je vous ai donné ces astuces, il faut que je vous prévienne : attention, on n’en abuse pas ! Les enfants sont des petits êtres très intelligents, et ils comprennent (malheureusement ?) très vite qu’on a mis en place ces petites astuces pour se faciliter le quotidien et préserver ses tympans.. alors un seul mot : PAR-CI-MO-NIE !
Et vous, vous vous en sortez comment avec vos marmots ? Quel pourcentage de cris / négociations / diversions ? D’autres astuces (je suis preneuse, histoire de me renouveler un peu !!) ? Dites-moi tout… ⬇︎⬇︎⬇︎
12 Comments
Très bon article, avec de vraies bonnes pistes que j’utilise aussi ici! J’en ai d’autres un peu plus bassement efficaces genre « ce sera qui la première à se laver les dents…? » et hop, compétition, dents lavées en moins de 2. Jouer sur le vocabulaire aide aussi, dire « stop » plutôt que non, « on fait comme ça », plutôt que « fais pas ça »…
Quand il y a une grosse crise, en général je laisse ma fille se calmer un peu toute seule dans sa chambre, puis quand elle est calmée et plus réceptive, on en discute – mais ça c’est plus facile à faire quand on est ni stressés, ni pressés, hein!
Il n’y a pas de méthode magique, mais ces petites astuces de bon sens, une habitude à prendre qui des fois, aide à débloquer des situations. Mais ça n’empêche pas les moments de cris et de n’importe quoi, parce que l’enfant ou nous-mêmes sommes à bout! Et dans ces moments là il est important selon moi de ne pas se culpabiliser non plus – on a tous nos limites, et c’est aussi important de les montrer.
La course je la fais dans la rue, quand elle ne veut plus avancer : c’est qui la première à arriver à la maison ? ça m’oblige à courir mais au moins on avance 😉
Et tu as raison, il ne faut pas culpabiliser : on fait de notre mieux !
Merci pour ton commentaire en tout cas !
J’ai à peu près les mêmes astuces qui marchent à peu près bien… En ce moment on est un peu sorti de la période « crise » on est plutôt dans une période : « j’ignore les consignes ». Et parfois c’est duuuuuur de devoir négocier et argumenter chaque chose (enlever les chaussures, se laver les mains, etc.).
Oui je te comprends, c’est duuuuuur et usant !
Mais apparemment après trois ans ils deviennent plus faciles. Allez on croise les doigts et on serre les dents 🙂
Chouette article ! Je ne suis pas encore concernée parce que mon petit garçon va seulement avoir 6 mois mais c’est tout de même intéressant. Une question que je me pose souvent : est-ce qu’il y a un âge plus facile que les autres ? Parce que quand ils sont nouveaux-nés, ils pleurent sans cesse et on passe son temps à décrypter les pleurs, puis ils rampent partout et il faut childproofer la maison à fond, puis ils marchent, puis ils disent non, et puis et puis et puis etc. Après à l’école ils voudront un smartphone, et puis après ils voudront sortir le soir, et puis et puis et puis etc. 😉
Haha t’en fais pas ton tour viendra bien assez vite !
J’ai posé la même question que toi justement à la psy de la crèche l’année dernière, et elle m’a dit qu’il y avait un créneau sympa vers 7-8 ans… ça fait envie, hein 😉
Ma puce a 14 mois, et à lire ton article, pour l’instant ça ne serait que du bonheur 😀 je note tous tes conseils, il me serviront bien assez tôt 😀
Olala le terrible two. J’en suis sortie avec mon grand et pas encore dedans avec le petit mais déjà ça me stresse. Je te fais de la concurrence sur la maman la moins patiente et ça a été dur. Mais quelques cris, pas mal de câlins et beaucoup d’explications plus tard je sais que ça passe. Courage. 😉
Merci 🙂 et bon courage !
Super astuces… mais effectivement à utiliser avec parcimonie… ils ne sont pas totalement neuneu nos petits 😉
En ce moment, je suis pas mal sur les question « est ce que tu es capable de… ? » au choix « courir vite comme une fusée », « t’essuyer tout seul » « enfiler ta robe de chambre »
Si j’ai un « oui » alors je dis « super je regarde » et sinon « ok je te montre alors ? »
Ça désamorce quelques situations 🙂
Je note, ça peut bien marcher sur ma Poupette ça ! Merci 🙂
Merci pour cet article