Poupette est née le 31 décembre. Quand je dis ça, en général, la première réaction est : « c’était un beau réveillon ! ». Non. Elle est née dans la nuit du 30 au 31, à 5h du matin, donc pas du tout la nuit du réveillon. Elle n’a même pas ça ! Le 31 décembre, les fêtes de fin d’année, la surbouffe, les vacances. Pas un « vrai » anniversaire. N’en déplaise au calendrier, n’en déplaise aux traditions, je lui fêterai son demiversaire ! Peut-être, certainement, que je fais cette fixette parce que j’adore mon anniversaire*. Depuis toute petite je me demande pourquoi ce jour n’est pas férié. Non pas uniquement mon anniversaire, mon ego ne va pas jusque là, mais l’anniversaire de chacun : le jour de son anniversaire, on ne devrait pas travailler, uniquement faire ce qu’il nous plaît ! Je sais, je rêve !
Mais partager son anniversaire avec une date déjà tellement occupée comme Noël, le jour de l’an ? Pitié, non ! La date prévue d’accouchement (DPA pour les intimes) de la sécu était le 7 janvier. Et je n’avais qu’une peur : que ça se passe avant. Je voulais épargner à Poupette le partage de son anniversaire avec les fêtes de fin d’année. Pour être honnête, j’avais imaginé que cela pourrait se passer à Noël, et j’étais tellement heureuse que cela n’arrive pas que je me suis vraiment sentie soulagée… Mais juste après Noël il y a le Nouvel An… Je ne l’avais pas vu venir celui-là ! Bref, on ne choisit pas (en général) la date de naissance de son enfant, alors faisons avec.
Mais voilà. Comment faire avec ? Moi qui suis née au printemps, je me souviens de mes anniversaires où, étant enfant, je donnais mes petits cartons d’invitation à mes copines pour les inviter à mon goûter d’anniversaire. Ma Maman faisait de merveilleux gâteaux, on organisait des jeux dans le jardin, on courait, on sortait trempées à force d’avoir été chercher des petites cuillères avec les dents au fond de bassines remplies d’eau. De merveilleux souvenirs. Je veux que ma fille ait ces souvenirs. Je veux qu’elle puisse inviter ses amis pour son anniversaire. Et qui sera disponible au moment du Nouvel An ? Qui viendra courir dans le jardin début janvier ?
N’allons pas si loin. Le 31 décembre est un jour particulier. On sort, on fait la fête, on retrouve les copains ! Et je pense qu’à l’occasion j’aurais pu ne pas m’empêcher de prendre une baby-sitter pour la soirée, si celle-ci s’était annoncée particulièrement festive. Mais finalement, pourrais-je laisser ma fille à une baby-sitter le soir de son anniversaire ?
Autre raison pour laquelle le 31 décembre n’est vraiment pas optimal : vous avez déjà croisé des gens qui sont nés au moment des fêtes de fin d’année. On leur dit en général : « ah, tu as deux fois plus de cadeaux ! ». Certains sont d’ailleurs très heureux d’avoir deux fois plus de cadeaux, ou des cadeaux plus gros car on cumule les deux événements. On cumule ! Mais pour les parents aussi ! Deux fois plus de cadeaux ? Mais c’est la banqueroute ! Et je ne parle pas des enfants archi gâtés (genre ma Poupette, première du nom, des deux côtés, vous voyez le topo !) qui se retrouvent à ouvrir des cadeaux non stop pendant une semaine.
Donc voilà. Elle est née le 31 décembre. Et c’est comme ça, on n’ira pas contre. Mais nous allons mettre en place une nouvelle tradition : le demiversaire !
Chaque année, le 30 juin** je ferai un gâteau, je mettrai dessus le nombre de bougies nécessaire et une bougie déjà à moitié consumée, symbolisant la moitié de l’année déjà écoulée. On sera dans le jardin, il fera jour tard, et elle soufflera ses bougies. On fera des cartons d’invitation, on imaginera des jeux qui permettent de courir dans le jardin, et on réunira ses meilleures copines. Ce sera son demiversaire. Une pause au milieu de l’année, qui lui rendra l’attente de Noël et de son anniversaire cumulés moins longue. On lui fera un cadeau qui sera d’autant plus apprécié qu’il ne sera pas noyé dans l’avalanche des autres cadeaux.
Son demiversaire, ce sera un jour à part, un jour à elle.
Cette année, nous avons commencé ce rituel (j’y pensais déjà l’année dernière, mais à 6 mois je ne suis pas sûre qu’elle aurait vraiment compris quelque chose – déjà qu’aujourd’hui…). Sur une tartelette j’ai mis une bougie et demi. Je lui ai acheté un petit cadeau, cette jolie caisse à outils en bois trouvée chez Hema.
Je vous dirais bien qu’elle a soufflé ses bougies, émue aux larmes qu’on ait pensé à elle et qu’elle a ouvert son cadeau en faisant attention à ne pas déchirer le papier. Il n’en est rien. Elle a vu la tartelette, a voulu la manger tout de suite, a failli se cramer les doigts à vouloir également manger les bougies en feu, son père a soufflé dessus rapido, j’ai hurlé : « mais retire ces bougies ! elle va se brûler ! », elle a attrapé la tarte, j’ai à peine eu le temps de couper la moitié pour ne pas faire monter son indice glycémique à un taux à faire pâlir le guiness des records, elle l’a engloutie, en a voulu encore, on a dit non, elle a hurlé, il a fallu lui nettoyer le visage – il y avait des fruits rouges jusque dans les cheveux, elle a hurlé. Finalement, on lui a ouvert son cadeau (qui n’était emballé que de l’emballage plastique du magasin, il y avait comme pénurie de papier cadeau à la maison) pour la calmer, et là miracle, elle a joué avec sa caisse à outils tranquillement pendant au moins quinze minutes. Bref, Poupette a eu 18 mois et un anniversaire digne de ce nom ! Les photos seront dans son album, et l’année prochaine, on rajoutera une bougie entière sur le gâteau. Si jamais, en grandissant, elle trouve ça un peu ridicule ou non nécessaire, ce demiversaire, on arrêtera. Mais en en parlant avec une amie, née deux jours après Noël, qui m’a dit : « quelle bonne idée ! Si j’avais pu moi aussi avoir un demiversaire quand j’étais petite ! », cela m’a confortée dans ce choix.
Je viens également de tomber (en même temps, c’est la période), sur cet article, en sélection sur Hellocoton, qui montre à quel point le « mi-versaire », comme ils l’appellent, est important pour ce petit garçon né le 25 décembre.
Ma Poupette sera donc célébrée chaque année le 31 décembre, et comme dit son parrain, le monde entier fera la fête en son honneur à cette occasion, et le 30 juin, façon demiversaire. Si je pouvais en avoir autant*** 😉 !
[A part la première photo, les autres photos montrent en fait la fête-goûter d’anniversaire que nous avions organisée pour l’anniversaire de Poupette, le 31 décembre dernier. Je n’avais pas fait les choses à moitié, mais que voulez-vous, je ne sais pas faire ! Quelle chance va avoir cette petite d’avoir deux fêtes d’anniversaire par an…]
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* Pour info, c’est le 22 mai, ne vous avisez pas d’oublier !!!!
** On remarquera que le destin s’acharne et qu’il n’y a pas de 31 en juin 😉
*** J’avoue, j’ai essayé d’instituer moi-même mon demiversaire, mais ça n’a pas marché, allez comprendre pourquoi …!
3 Comments
C’est marrant en lisant ta phrase indiquant que tu aimes beaucoup ta date d’anniversaire, je me suis dit que moi aussi j’aimais beaucoup ma date d’anniversaire. Et en fin d’article, je découvre que tu es née le 22 mai…. et moi le 23 mai 😉
Bonne idée que ce demiversaire !
[…] enfants couverts de pâte à sucre ou de bonbons, ça ne me fait pas rêver… Alors pour le demiversaire de Poupette, j’avais envie d’un gâteau rigolo mais naturel, et un gâteau qui lui plairait. En […]
Cela lui permet d’avoir une journée spéciale rien qu’à elle, en dehors des festivités de fin d’année.