Devenir parent ou passer de l’autre côté du miroir

Une scène comme beaucoup d’autres. On se baladait, (sur l’avenuuue 🎤) (pardon.), Poupette, son papa et moi. On va acheter du pain*, Poupette est dans sa poussette, normal, elle-ne-marche-pas-encore-mais-presque-plus-que-quelques-jours. Il fait un peu froid, mais on est bien couvert. Une dame se penche sur la poussette, regarde notre adorable petit bébé, et comme c’est notre adorable petit bébé on comprend, elle va s’extasier sur ses yeux, ses joues à croquer, son petit sourire fripon. Erreur :

« Pauvres petites mains »

Alors oui, c’est vrai. Puisqu’il faut se justifier nous même ne ressentions pas le besoin de porter des gants, on n’avait pas si froid que ça, et avec un manteau + un bonnet + la chancelière + aucune plainte de la part de la principale intéressée, on n’a pas ressenti le besoin de lui enfiler ses moufles. Je me justifie, mais pourquoi ? Pourquoi est-on constamment jugé sur nos choix (qui n’en sont même pas, souvent), par nos proches, par des inconnus, ou par les médias ? Je me souviens en effet d’un reportage au journal télévisé, qui était justement filmé sur les quais à Bordeaux, un jour de beau temps. Le sujet était : les lunettes de soleil pour les enfants. Un constat est que le soleil est mauvais pour les yeux de nos enfants (ah bon ?!), et que les parents devraient leur faire porter des lunettes de soleil. Soit. Les journalistes vont donc interroger tous les parents qui se baladent sur les quais de Bordeaux un jour de soleil, soit un grand nombre de personnes, et de leur demander pourquoi leurs enfants n’ont pas de lunettes de soleil. Alors c’est ça, le boulot d’un journaliste ? Aller culpabiliser les parents qui le sont déjà à bien d’autres égards ? Pensez-vous vraiment que les parents sont si irresponsables ?

Et finalement je repense à la personne que j’étais il n’y a pas si longtemps, lorsque je n’avais pas d’enfant. Je l’avoue, je ne suis pas du genre à faire « gni gni gni gni » devant les enfants, « gouzi gouzi le doudou » et autres « t’as manzé ton bibi zoli bébé », je n’aime pas ça. Je n’ai jamais eu l’impulsion de m’adresser aux enfants que je ne connais pas. Ils ne me touchent pas particulièrement. J’ai pu même être hostile, je l’avoue, et plus d’une fois.

Alors, maintenant que je suis moi-même maman, et que je suis face à la réalité qu’est d’avoir un enfant, je voudrais écrire à tous ces parents que j’ai pu dénigrer, non pas face à face, mais ce que j’ai pu penser en observant leur façon de faire. Pardon d’avoir dit un jour, croisant des parents, le soir tombé depuis longtemps, dans la rue avec leur enfant dans la poussette :

Il n’est pas couché cet enfant, à l’heure qu’il est ?

Aujourd’hui je comprends, on sort, Poupette est bien dans sa poussette, on sait qu’elle dormira le lendemain matin. Ou on sort, on la couche là où on est dans son lit pliant, et on rentre à la maison en poussette, elle se rendort quand on la pose dans son lit et le lendemain c’est comme si de rien n’était.

Mais faites le taire !

Comme toutes les personnes qui ne sont pas particulièrement fan des enfants, j’ai toujours détesté les enfants qui hurlaient dans les lieux publics. Bon, ça m’est resté. Mais je comprends aujourd’hui qu’il faut parfois les laisser hurler et ne pas céder, quoiqu’en pensent les personnes autour. Je sais que quand un bébé pleure, c’est qu’il y a quelque chose qui ne va pas, et être dans le tram bondé peut être source d’angoisse mais que les parents ne peuvent pas forcément y faire grand chose.

Quelle idée de prendre le train avec un bébé

Comme je l’ai expliqué ici, je prends souvent le train avec mon bébé. Pour l’instant tout s’est bien passé, mais je ne sais pas si ce sera toujours le cas, les enfants sont plein de surprises !

Ils ont vraiment besoin d’emmener tout ça au moindre déplacement ?

Oui, on a vraiment besoin de tout ça. Parce que c’est le jour où on n’aura pas de body de rechange qu’on aura une diarrhée débordante (glamouuur).

Mais il est sale cet enfant

En effet, un enfant, si on le laisse vivre et découvrir (en le surveillant quand même, hein, n’appelez pas la DDASS tout de suite !!), lèche le sol, mange avec les doigts, aime ce qui est un peu dégueu, etc. Et on ne peut pas le laver toutes les 5 minutes. Alors oui, il arrive, même souvent, qu’un enfant soit sale (et aujourd’hui, je trouve même que c’est bon signe!).

En fait, on ne connaît pas l’histoire des gens. Je découvre peut-être un peu tard ce que tout le monde savait avant, mais plus que jamais, aujourd’hui, je voudrais qu’on me laisse en paix avec mes choix, et je m’efforce de ne plus juger les gens (bon, faut l’avouer, ce n’est pas toujours facile !).

Et vous, votre regard a-t-il changé depuis que vous avez des enfants ?

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* Oui, nous avons une vie tout ce qu’il y a de plus ordinaire 😉