Avant même de tomber enceinte, je me doutais que ça allait être compliqué de trouver une place en crèche. Et en fait, quand Poupette a été là, j’étais tellement focalisée sur le fait qu’on voulait la mettre à la crèche que je ne me suis pas vraiment posé la question : la crèche, c’est vraiment la solution idéale ?
Pourquoi la crèche ?
Personnellement, la perspective de mettre ma fille à la crèche me rassurait énormément. Et pour plusieurs raisons.
Une structure
D’abord parce qu’il s’agit d’une structure avec des personnes qui ont fait des études pour en arriver là. Avec les assistant(e)s maternel(le)s, je suis beaucoup moins rassurée : la formation proposée me paraît légère, et surtout sans véritable examen pratique, et je me dis que tout le monde peut s’installer comme assistant(e) maternel(le), pourvu qu’on ait une maison aux normes. Et on peut très bien tomber comme très mal tomber. Bien-sûr, il y a le feeling, l’entretien, etc, mais je n’étais pas vraiment rassurée.
Une équipe
À la crèche, le fait que les personnes qui s’occupent des enfants soient en équipe les oblige, j’imagine, en quelque sorte, à ne pas se laisser aller à de la paresse ou à de « mauvais » traitements : on n’est jamais tout seul, et ça compte. Ça compte également quand une personne est exaspérée par un enfant (et ça arrive, même aux meilleurs !) : elle peut passer la main pour un moment.
Les contrats
L’avantage de la crèche c’est également qu’on n’est pas employeur direct de la personne qui s’occupe de notre enfant. En cas de problème, je trouve cela plus facile à régler. Du côté économique, je pense qu’on y gagne également (mais ça dépend aussi des situations de chacun). Pour nous, c’est mieux.
Vous l’avez compris, de prime abord on voulait absolument une place en crèche.
Pas de place en crèche
Poupette est née en décembre. On voulait lui trouver une garde à partir de début avril, pour trois à quatre jours par semaine. C’est-à-dire que c’était quasiment impossible de trouver une place en crèche à ce moment-là : les structure sont pleines, il n’y a pas ou vraiment peu de départs. Nous nous sommes résolus à trouver une assistante maternelle. Là aussi, la tâche s’est révélée ardue. En effet, en centre-ville de Bordeaux, trouver en cours d’année une solution de garde, qui plus est à temps partiel, était également très difficile. Nous avons donc eu le choix entre… En fait, une seule personne, à 25 minutes de transport en commun, était disponible. Autant vous dire que nous espérions vraiment que le feeling allait passer. De plus, nous n’allions pas avoir la possibilité de comparer. Sans avoir un vrai coup de foudre, nous avons tout de même eu un bon sentiment envers l’assistante maternelle et nous l’avons donc engagée. Tout s’est toujours très bien passé avec elle, nous ne regrettons rien. Mais finalement…
Chouette, on a une place en crèche !
On a eu une place en crèche, dans notre premier choix, celle à 100m de chez nous, pour la rentrée de septembre. Ne me demandez pas comment, nous ne connaissons personne à la mairie, nous n’avons soudoyé personne, nous n’avons menti sur (presque) rien. Bref, nous sommes des veinards. Alors, au bout d’un an, c’est comment la crèche ?
La crèche, plein d’avantages auxquels nous n’avions pas pensé
Les nombreuses
activités
Bon, là, il s’agit peut-être de notre crèche en particulier mais entre la salle de motricité, la pataugeoire, la piscine à balle, la terrasse avec les tricycles, etc. c’est un peu fou tout ce que l’enfant est amené à expérimenter !
Les locaux
À la maison, nous passons notre temps à dire : ne fais pas ça, ne va pas sur le balcon, ne touche pas à ça c’est dangereux, ne mange pas ça, etc., à la crèche, l’univers dans lequel les bébés évoluent est exactement fait pour eux : pas de prises accessibles, des sécurités pour ne pas se coincer les doigts dans la porte, etc. Les bébés peuvent évoluer à leur rythme, dans un univers sécurisé, c’est vraiment super (bon, il n’ont pas droit à tout forcément, entendons-nous !).
Le pédiatre
Ça pour le coup, je ne m’y attendais vraiment pas ! Il y a un pédiatre, à la crèche, deux jours par semaine. Si un jour Poupette ne va pas très bien, on ne sait pas trop, il peut donner son avis. Il ne fait pas d’ordonnance mais peut nous dire si c’est juste un rhume et qu’il faut lui laver le nez, ou si c’est une bronchite et qu’il faut amener Poupette chez notre pédiatre. Ça nous a dépannés plusieurs fois.
Les repas
Les repas sont compris dans le prix de la crèche. Et un cuisinier les réalise sur place tous les jours. Les menus sont hyper élaborés, les bébés sont confrontés à énormément de goûts différents. Tout est adapté à eux. Même si nous cuisinons nous-mêmes pour Poupette, elle découvre là plein de saveurs qu’on n’aurait jamais eu l’idée de lui faire tester (et imaginez en ce moment, avec l’euro, le cuisinier qui leur fait découvrir chaque jour un plat emblématique d’un pays de la compétition ; ces bébés mangent mieux que nous !).
Les nombreux conseils
Les personnes de la crèche ont reçu une vraie formation, et sont amenées à faire évoluer cette formation tout au long de leur carrière. Elles sont donc des sources inépuisables de conseils. Et on en a bien profité, je peux vous le dire ! Elles nous ont souvent donné des clefs pour passer un stade un peu compliqué, nous ont fait toujours déculpabiliser, nous ont encouragés… Bref, je ne peux que les remercier !
Les apprentissages
En évoluant parmi d’autres enfants, qui sont en plus en majorité plus grands qu’elle, Poupette apprend énormément. Elle observe, et tente de faire pareil. Je pense que cela sera très utile par exemple au moment de « l’apprentissage de la propreté », que j’appréhende beaucoup (mais on n’y est pas encore).
Les idées préconçues qui se sont avérées fausses
On peut mettre Poupette à la crèche si elle est malade. Ils nous appellent quand ça ne va pas, mais ce n’est pas pour des questions de contagion mais pour des questions de confort : si Poupette a 39°C de fièvre, elle sera mieux à la maison. Si on ne peut pas la garder, on peut tout de même la laisser à la crèche.
La crèche accepte les couches lavables. Je vous prévois un article là-dessus très vite, et si nous avons fini par les laisser tomber en cours d’année pour d’autres raisons, le personnel de la crèche a toujours accepté sans rechigner de les utiliser.
Vous l’aurez compris, la crèche c’est super. Mais ce n’est pas non plus idéal, puisque l’expérience a eu certains côtés négatifs.
La crèche, c’est pas si facile
C’est pas si facile pour Poupette. Pas toujours.
L’adaptation
Poupette a toujours été un bébé ultra facile. Elle passait de bras en bras sans problème, dormait partout d’un sommeil long et sans coupures, on l’avait laissée plusieurs jours à mes parents et un énorme sourire nous avait accueillis au retour. Ultra facile, je vous dis. Jusqu’à huit mois. Et l’angoisse de séparation (la fameuse). Juste au moment où Poupette est rentrée à la crèche. Au début, on nous avait dit que la période d’adaptation allait durer deux semaines (d’abord plusieurs jours on vient avec elle, puis on la laisse une heure, puis deux, puis trois, puis trois avec sieste, etc.). C’est très long et je pensais : mais ils ne connaissent pas ma Poupette, elle va s’adapter en deux jours et ce sera bien trop long tout ça. Mais non. Je n’ai jamais vu ma fille autant hurler. Je ne pouvais pas la laisser. Là-bas, elle pleurait presque en continu, surtout quand il y avait une personne qu’elle ne connaissait pas qui entrait. En allant la chercher le soir (souvent plus tôt car on m’appelait pour venir la chercher quand ils sentaient que la journée devenait trop longue pour elle), je l’entendais depuis le couloir. C’était un déchirement de la laisser. Elle a vraiment commencé à se sentir bien au bout de deux mois, et parfaitement à l’aise à partir de Noël (oui oui, elle y était depuis début septembre !).
Les maladies
D’autant que cette longue période s’est couplée de maladies qui se sont enchaînées. Elle qui n’avait jamais été malade, elle s’est retrouvée avec des rhumes, otites, angines, conjonctivites. Après Noël ça s’est un peu calmé, là aussi, et maintenant elle est très peu malade.
Le sommeil
Ma poupette est une grosse dormeuse. Elle a fait rapidement ses nuits et a toujours fait de longues siestes. Aujourd’hui, elle fait le weekend plusieurs siestes par jour, dort donc en moyenne 13h par nuit et 2 ou 3 heures dans la journée. Pourtant à la crèche, il n’y a rien à faire. Trop curieuse, elle se réveille au moindre bruit. Et du bruit, il y en a ! Les bébés dorment dans un dortoir et dès qu’il y en a un réveillé, Poupette ouvre l’œil également. Et c’est la fête. Elle ne veut jamais arrêter de jouer. Donc, quand elle dort 1h, c’est une bonne journée. Le soir, on la récupère crevée, et les soirées sont plutôt difficiles : elle pleure beaucoup, et on ne peut pas vraiment profiter d’elle. Le week-end, elle récupère.
La collectivité
Je le mets dans les points négatifs mais il y a évidemment beaucoup de positif dedans. Je pense que pour Poupette, cet apprentissage de la collectivité n’est pas très facile. Il faut très tôt apprendre à partager. Elle a un petit millier de frustrations par jour. Elle peut être très agressive et se faire agresser en retour (combien de griffures et de morsures…!). Personnellement, j’y vois beaucoup de positif. J’aime qu’elle se confronte à ça dès maintenant (même si finalement, les premiers mois chez la nounou, dans un cocon, ont été les bienvenus, a posteriori). Mais une discussion avec un papa qui avait souhaité mettre sa fille chez la nounou et qui m’avait dit « elle aura tout le temps, après, d’être en collectivité » m’a fait remarquer que finalement, cette collectivité n’est pas au goût de tout le monde.
Le doudou
Là non plus, je ne m’attendais pas à mettre le doudou dans les points négatifs, et pourtant. Ce doudou, elle l’a choisi parmi les nombreux doudous qu’on lui a offerts à sa naissance durant l’été. Un lapin, très mignon. Elle le prenait pour s’endormir, le préférait aux autres, mais n’était pas si dépendante que cela. Et ce que le personnel de la crèche nomme « objet transitionnel » a pris une place prépondérante dans la vie de Poupette. Elle ne le quitte plus. A toujours cette oreille de lapin toute humide vissée dans la bouche. Je ne sais pas si c’est l’effet crèche, ou l’effet séparation, qui a renforcé la place de ce doudou, mais toujours est-il qu’aujourd’hui, on ne peut plus s’en passer ! Nous qui en avions un deuxième, nous en avons finalement racheté deux autres, on ne sait jamais (j’ai lu que certaines personnes avaient jusqu’à six exemplaires d’un même doudou, alors je trouve qu’avec quatre on est très raisonnables !).
Bilan
Voilà, au bout d’un an, on peut le dire, la crèche on l’adore. Surtout cette crèche là. Avec ces personnes là. Je me faisais vraiment une idée assez vague de cet endroit, et j’ai eu beaucoup de surprises, la plupart très bonnes. Je trouve dommage que le nombre de places en crèche soit si limité et les prix entre différents modes de garde si différents, parce que finalement les parents n’ont pas de réel choix dans la garde de leurs enfants : certains qui préfèreraient la collectivité sont contraints à choisir une nounou, et d’autres qui voudraient préserver un cocon autour de l’enfant préfèrent finalement la crèche, pour des raisons par exemple financières.
Mais ma bonne dame, ne demandons pas la lune non plus !
Et vous, quel a été votre choix de mode de garde ? En êtes-vous satisfait ? Voyez-vous d’autres avantages ou inconvénients à la crèche ? Vos retours sont les bienvenus !!
Mise à part la photo du doudou de Poupette prenant son bain, toutes les photos sont des images libres de droit trouvées sur Internet.
6 Comments
J’ai eu la chance , travaillant à mon compte de garder mes enfants avec moi au boulot (chance ou pas d’ailleurs parce que ça fait jongler par mal entre le boulot et le bébé ) , pour leur donner accès à la collectivité j’ai choisi de les mettre de 2 à 4 demi journées en garderie (au fur et à mesure qu’ils grandissaient , et ma poupette est rentrée en maternelle à 2 ans et 10 jours , elle voulait plus décoller le matin quand je déposais son frangin qui a 3 ans de plus qu’elle ), mais il m’est arrivé en fin de soirée d’envier les mamans qui confiaient leur enfant à garder et le récupéraient le soir avec plaisir , moi j’avais déjà toute la journée de colères et caprices , de pas de bruit pendant que maman est au téléphone (hors on sait bien que le silence n’est jamais de bon augure chez nos bambins , s’ils ne font pas une bêtise ils y pensent ^^ ), et d’arriver vers 19 h 30 au moment du repas à craquer nerveusement parce que encore une fois après avoir bataillé une demi heure pour faire avaler un truc à ton rejeton il vient encore de tout revomir 10 minutes plus tard (j’avais surnommé mon raptor 1er vomito quand il était tout petit , mère indigne … oui c’est moi :p ) , bon maintenant il a solide appétit le raptor et ne vomit même pas après ses soirées potes (un peu alcoolisées , il a 19 ans depuis 3 jours ^^ )
Enfin après ce long pamphlet je dirai que la halte garderie ou crèche parentale collective ça peut être un bon plan , en complément de la nounou par exemple , encore que certaines nounous aillent aussi dans ce genre de structures avec les enfants , rencontrer d’autres nounous et leur faire avoir des activités (et avoir accès à la structure piscine à balle , tobogan etc qu’elles n’ont pas forcement chez elles ).
Marche aussi pendant les vacances scolaires pour les enfants entre 3 et 6 ans (je dis ça je dis rien , mais quand ils rentrent à l’école faut bien trouver une solution pour les mercredis et les vacances scolaires , hors plus ils les ont vus avant , plus facilement on a la place ^^ )
Je suis admirative des femmes (et des hommes) qui passent leurs journées avec les marmots (les leurs ou ceux des autres). Personnellement, je perds rapidement patience et les moments passés avec ma fille sont bien meilleurs qualitativement quand je ne la vois pas tous les jours de toutes les semaines. J’ai hâte de passer plein de temps avec elle pendant les vacances, mais je sais que j’aurai aussi hâte qu’elle reprenne la crèche à la rentrée. Je sais que certaines personnes ressentent presque de la honte à ressentir le besoin de ne pas passer leurs journées avec leurs enfants (en tout cas c’est ce que m’a dit une maman de la crèche : « j’ai honte, mais après quelques jours passés avec ma fille, je suis vraiment soulagée de la remettre à la crèche ») mais il faut se dire qu’on est tous et toutes faites différemment ! Parce que, comme tu le décris, c’est sportif les enfants !!
Merci pour ton commentaire en tout cas Hélène, et bonne journée !
Je fais à peu près le même bilan au bout d’un an ! Chez nous aussi les premières semaines ont été très difficiles… Mais désormais tout roule et c’est un vrai bonheur pour tout le monde !
[…] avec des personnes en qui j’ai confiance et en qui, aussi, elle a confiance. Je racontais ici que ses débuts à la crèche ont été difficiles. Je l’entendais hurler quand je partais, […]
[…] quand même. Ouf ! Ensuite, à huit mois, Poupette est rentrée à la crèche. Et nous avons une crèche super ! Ils ont accepté les couches lavables, ils avaient déjà eu des enfants qui en portaient […]
Bien sûr, au début, il est difficile de confier son enfant à quelqu’un d’autre. Mais pour cela, ma femme et moi n’avons pas dû quitter notre travail, que nous n’aurions pas pu reprendre après une longue pause. La garderie temps plein offre une bonne possibilité si aucun membre de la famille n’est disponible.